Yana Ushakova, entre la survie et la vulnérabilité
Par Caroline Canault.
Son expérience en chimiothérapie a incité Yana à se concentrer sur la beauté du corps, sur sa survie, sa vulnérabilité. Elle s’inspire de l’anastomose ; la communication établie entre deux organes, deux nerfs. Naturelle ou chirurgicale, cette technique reconstitue les parties du corps et canalise le flux sanguin.
A l’huile sur toile, l’artiste peint la nudité à divers stades de la vie. L’étrangeté radicale se concentre par la dilution des corps. Les figures sont issues de variations de l’informe. Leur composition s’envisage en mouvement, en mutation. Cette véritable anatomie de la convulsion se plie aux exigences de la dépersonnalisation même si l’on distingue parfois quelques détails tels que des tétons, un regard, une main…
Le dilué montre une tentative d’évasion, une fuite des corps, l’ouverture de perspectives, d’un espace de liberté. Les tonalités chair se mêlent au rouge sang, transpirent et s’étalent. En torsion perpétuelle et dans un mouvement constant, à la limite de l’évanescence, l’énergie du geste de Yana Ushakova s’inscrit pleinement dans le Déstructuralisme Figuratif.