MIME, faire chavirer le sens
Par Caroline Canault
Mime puise ses ressources au gré de ses voyages et des librairies de seconde main qu’il fréquente. Il feuillète, chine, découpe, recoupe, cache et fusionne par procédé de collage les bustes, les visages d’anonymes et d’œuvres d’art puisées dans l’esthétique égyptienne, antique et l’architecture d’hier et d’aujourd’hui.
Par glissement, il opère pour faire chavirer le sens. Il sonde, du lisible au visible. Petit à petit, les contours d’une histoire, l’intuition d’un récit se dessine et restera dans l’énigme et qu’il faudra combler.
Il ingère et digère méthodiquement les figures par une absolue incongruité de rapprochement et travaille la réapparition de traces mémorielles issues de notre culture classique, moderne et contemporaine. Les frontières picturales s’abolissent.
L’œuvre de Mime est une parfaite invitation à réévaluer la lecture du devenir des œuvres du passé. Elle se prête au jeu de la référence comme un souvenir que l’on oublie et qui ressurgit sous une nouvelle personnalité, se révélant comme un inédit emblème esthétique.