Brno Del Zou, présences pures et hybrides

Par Caroline Canault.

Photographe, sculpteur, vidéaste, Brno Del Zou propose une architecture atypique du corps, une codification morcelée des attitudes.

Il photographie le visage, le corps sous différents angles. L’image complète repose sur l’assemblage de plusieurs clichés, un entrelacement intime que l’œil saisit puis assemble.

Le corps est le lieu de la déformation mais il reste lisible dans sa représentation parcellaire.

Le sens se confronte à l’absurde. Une image mentale repose alors sur notre capacité à mémoriser le détail ; un regard expressif, une bouche entrouverte, des tâches de rousseur… Autant de traces discrètes ou de références narratives plus explicites qui percent la surface.

Ces nouvelles peaux fabriquées habillent des inconnus, sous une impression en noir et blanc, entre l’obscur et le clair, entre la présence et l’absence.

Tensions, points de déséquilibres, fragments percutants… Le portrait recomposé accentue la présence du modèle et parle de lui-même en imposant une confrontation en prise directe avec le regardeur.

Le photographe se débarrasse de tout esthétisme, de tout ornement inutile en évitant les indices temporels ou circonstanciels. Il concentre le réel et décentre la question du repère.

Entre la photographie et la sculpture, les portraits de Brno Del Zou mettent en scène des présences pures, hybrides, polysémiques qui conjuguent réalité, onirisme et étonnement.