Hélène Planquelle, Le corps lieu de métamorphoses

Par Caroline Canault

L’expérience de sa création est une traversée de la chair et de sa crudité. Regarder les toiles d’Hélène Planquelle, c’est pénétrer dans une intimité singulière.

L’artiste traite la chair avec une anatomie graphique et un réalisme certain en laissant ses modèles s’exprimer sous une contemporanéité qui lui appartient. Ses corps transpirent, s’étalent, prennent largement possession de l’espace en dépassant les frontières visibles de la silhouette. Ils parlent par leurs lignes vivantes et bavardes. Les poses singulières, soigneusement mises en scène évoquent un abandon, une lascivité certaine et donnent à voir une vision organique.

Baisers, entrelacements, étreintes amoureuses et jeux sensuels ponctuent l’œuvre. Les jeux de calques, de transparence, de répétitions des membres, renforcés par un fond fragmenté, participent au Déstructuralisme figuratif de la composition.

Les figures recomposées ébranlent la représentation picturale de l’anatomie. En torsion perpétuelle, les corps se mêlent, s’entremêlent, parfois se dédoublent. De dos, de face, de profil, les silhouettes surgissent de leur propre chair transformée en champs ouverts.

La tonalité chair, violette, rouge, rose rémanente de la palette participe à l’exaltation des corps à corps et au choc visuel. Hélène Planquelle nous invite à appréhender les réalités distinctes des corps en tant que lieux de métamorphoses, entre la pulsion destructrice et créatrice.

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