Marie-Christine Palombit, présences sacrées
Par Caroline Canault
Ses femmes marchent de nuit. Le poids des corps est soutenu par les postures courbées et semble porté par des forces souterraines et tribales.
Dans cet espace ténébreux où l’ombre domine la lumière, l’obscurité devient révélation par la couleur. Le rouge, le bleu, le jaune participent au rayonnement de la figure. Au gré de son intuition, guidée par les couleurs émergentes et par le jeu de la matière en mutation, l’artiste interprète, orchestre les hasards et révèle en cet instant, d’autres paradigmes.
Par une technique, où se mêlent, huile, acrylique encre et pastel sur un papier chinois appelé « peau du dragon » un relief froissé apparait. Les corps se dédoublent, se superposent, se déstructurent. Mais leur dominante demeure figurée ; les pieds, les mains, les fessiers, les seins restent parfaitement identifiables. L’artiste a cette volonté qu’aucune tête n’apparaisse afin de signifier que la pensée est exclue, que seule la posture et le corps parlent, avec leur propre langage.
Les corps dévoilent les indices d’un caractère de la féminité, sur les traces même de certaines représentations de cultes primitifs, là, s’expriment les archétypes de l’univers onirique particulier de Marie Christine Palombit.
La peintre redéfinit l’identité, suggérant une forme nouvelle, alliant le démembrement du corps mais aussi celui de son propre attachement, tel un symbole du cycle, vie-mort-vie.
Marie Christine Palombit s’inscrit indéniablement au sein du Déstructuralisme Figuratif.